A l'initiative de l'iriv avec l'Université de Northampton, ce projet s'inscrit dans le cadre du programme "Former et Eduquer tout au long de la Vie", Sous-programme Comenius. L’objet du projet SAS – « Réussir à l’école en s’engageant » est de proposer aux jeunes des quartiers une stratégie alternative, basée sur un engagement associatif pour favoriser leur réussite scolaire. Six pays sont associés : la France, la Bulgarie, l'Italie, le Portugal, le Royaume-Uni et la Slovénie. Ce projet a été classé premier de l'appel à projet Comenius 2012.
L’échec scolaire est la principale cause d’exclusion sociale et professionnelle pour les jeunes. Il est assez rare de rencontrer des enfants ou des adolescents totalement réfractaires au système scolaire. Ils peuvent en revanche ne pas avoir trouvé leur place à l’école, ce qui peut entraîner une réaction de rejet et une exclusion du système scolaire. Philippe Meirieu, qui a dirigé l’Institut de Formation des Maîtres de Lyon a parlé de « stratégie de détour » pour éviter les réactions de rejet chez certains enfants ou adolescents qui conditionnent inévitablement un échec scolaire. Des actions d’accompagnement à la scolarité se sont par exemple développées dans certains pays portées par des associations pour proposer un soutien à des élèves plus fragiles en marge du système scolaire. D’autres actions ont été menées pour ouvrir l’horizon des élèves, comme le tutorat proposé par les élèves des grandes écoles auprès des élèves issus de quartiers défavorisés pour les convaincre qu’ils ont le potentiel pour réussir dans les études.
Une autre voie est de proposer aux jeunes des quartiers une approche pédagogique alternative en se basant sur expérience positive acquise en dehors de l’école. Un engagement associatif permet d’enrichir un parcours scolaire et parfois de retrouver le chemin de l’école. Un bénévolat est une étape fondamentale pour les jeunes pour envisager différemment leur parcours scolaire et donc leur avenir professionnel et personnel. Au sein d’une association, ils se sentent utiles à la société, ils rencontrent des gens qu’ils n’auraient pas eu l’occasion de côtoyer dans leur cercle familial ou amical. Un projet réalisé au sein d’une association peut les motiver, leur faire prendre conscience de leur place dans la société. Ils font partie d’un groupe, ils rencontrent d’autres gens, ils acquièrent des compétences ou les transmettent à d’autres, ils échangent. Ils peuvent ainsi trouver leur voie, une vocation.
Le fonctionnement ordinaire d’une association permet également de respecter les règles (statuts et projet associatif), de s’organiser (réunions régulières du Conseil d’administration, de l’AG), de défendre un point de vue et de construire un argumentaire (auprès des adhérents, des bénévoles mais aussi avec les partenaires de l’association), d’approfondir sa réflexion sur un sujet précis et d’enrichir sa culture générale (connaissances spécifiques comme l’environnement, el patrimoine, un sport particulier..) de changer les perspectives aussi (on ne se représente pas soi-même mais l’association) et d’acquérir confiance en soi.
Un engagement associatif permet aussi de développer plusieurs des compétences clés consacrées par une recommandation conjointe de l’Union européenne et du Parlement européen en décembre 2006 : Communication dans la langue maternelle; Communication en langues étrangères; Compétence mathématique et compétences de base en sciences et technologies; Compétence numérique; Apprendre à apprendre; Compétences sociales et civiques; Esprit d'initiative et d'entreprise; et Sensibilité et expression culturelles.
Au Conseil européen de Lisbonne en 2000, les pays de l’Union européenne ont défini l’échec scolaire comme la part des jeunes de 18 à 24 ans qui ont seulement un niveau d’éducation secondaire et ne suivent plus d’études ni aucun cursus de formation. La proportion de jeunes concernés en Europe devait être de 10% en moyenne en 2010 . En 2006, seulement 6 des 27 Etats membres ont réussi à atteindre ce niveau. La proportion est toujours de 18% en moyenne aujourd’hui soit très loin du seuil fixé par la Commission. La situation varie d’un pays à l’autre : en 2007, le pourcentage de jeunes de 18 à 24 ans concernés était de 39,2% au Portugal, 20,8% en Italie, 13,1% en France, 12,9% aux Pays-Bas, 12% en Suède.
En France, l'Observatoire des zones urbaines sensibles dans son huitième rapport souligne que les écarts en termes de chômage, de réussite scolaire ou bien de pauvreté entre les quartiers défavorisés et leurs agglomérations demeurent très préoccupants. En 2010, le taux de chômage dans les zones urbaines sensibles a atteint près de 21 %, soit le niveau le plus élevé depuis 2003.
L’objet du projet Comenius « Réussir à l’école en s’engageant » est de proposer aux jeunes des quartiers une stratégie pour les sensibiliser aux atouts d’un engagement associatif pour leur réussite scolaire. Ce projet proposera des séquences pédagogiques aux jeunes autour de différents thèmes qui leur permettra de valoriser leur expérience associative, construire une passerelle entre les connaissances et les savoirs appris à l’école et ceux qui sont acquis en dehors de l’école. Ces séquences seront accompagnées d’un tutorat pédagogique pour que les élèves puissent prendre conscience de leur potentiel, et valoriser ces apprentissages informels et non formels pour enrichir leur apprentissage scolaire ou renouer avec un parcours scolaire.
Les principaux résultats attendus sont les suivants :
Une dissémination des résultats dans chacun des cinq pays : dirigé par l’Assfam et iriv
1er octobre 2012- 30 septembre 2014
Le partenariat du projet est le suivant :