Bénévolat des salariés
Contrairement à une idée répandue, ce sont les actifs ayant un emploi qui représentent la proportion la plus importante de bénévoles : ils sont 6 millions (près de 58% du nombre total de bénévoles).
Le bénévolat des salariés
Un salarié sur quatre est bénévole alors que pour les chômeurs, la proportion est de un sur cinq. Les bénévoles salariés consacrent un volume d'heures global supérieur à celui des inactifs (étudiants, retraités, autres personnes sans activité professionnelle) qui sont 3.8 millions à être bénévoles.
L'engagement bénévole est un enrichissement personnel pour les salariés : l'occasion d'enrichir leur expérience, d'entretenir leurs compétences ou d'en acquérir de nouvelles, de développer leur esprit d'équipe, de prendre des responsabilités et des initiatives. Il leur permet de s'ouvrir à d'autres horizons : nouer de nouvelles relations, susciter d'autres centres d'intérêt... Il peut faciliter l'évolution de leur carrière professionelle, en révélant ou développant de nouvelles compétences professionnelles (par exemple, une aptitude à mener des projets, à établir des partenariats…) voire d'autres facettes de leur personnalité.
Les salariés aspirent de plus en plus à enrichir leur champ d'activité. Le bénévolat leur permet, en marge de leur travail, de répondre à leurs attentes en leur proposant de nombreuses voies d'engagement. La réduction du temps de travail ne peut qu'accentuer cette orientation. Un sondage a été réalisé auprès de salariés dont le temps de travail est passé de 39 à 35 heures. Dans une première période, les heures libérées sont réservées à leur sphère privée. Dans un second temps, ils ont consacré une partie de ces heures aux autres. (Source : Sondage IPSOS réalisé pour le Ministère de l'Emploi et de la Solidarité, Paris, 1998).
Le bénévolat des salariés est utile à l'ensemble de la collectivité. Il est source d'enrichissement personnel. Il peut aussi être profitable pour l'entreprise.
L'entreprise engagée
L'engagement de l'entreprise pour le bénévolat peut prendre des formes diverses :
- favoriser la vie associative et promouvoir les initiatives bénévoles ;
- financer directement la vie associative : les fondations d'entreprise s'y emploient en fonction de leurs domaines d'intérêt ;
- proposer des postes détachés en association, à temps plein ou temps partiel, à des salariés volontaires ; appelé "mécénat de compétences", il se développe en France essentiellement dans le domaine de la solidarité, il relève d'une gestion au cas par cas ;
- favoriser le bénévolat par la création d'associations par leurs salariés ;
- proposer à leur personnel de s'engager dans des activités bénévoles par le biais d'associations spécifiques à l'entreprise.
Au quotidien, l'entreprise peut faciliter le bénévolat de ses salariés par des actions concrètes :
- apporter une aide pratique aux salariés en mettant à disposition de moyens de manière diffuse ou structurée :
- donner des facilités d'horaires, des disponibilités ou des autorisations d'absences aux salariés pour réaliser leur action bénévole ;
- prendre en compte le bénévolat dans les curriculum vitae (au moment de l'embauche notamment), les entretiens de carrière, les bilans de compétences, dans le cursus du salarié au sein de son entreprise ;
- suggérer à certains salariés de s'impliquer dans des activités bénévoles : en particulier pour préparer le passage à la retraite ou la préretraite.
La frontière est parfois floue entre un bénévolat défini comme une activité choisie librement, indépendante de son activité professionnelle et sans contrepartie financière, pendant son temps libre et un volontariat caractérisé pour les salariés par une activité choisie, au service des autres, mais pendant son temps de travail.
Du bénévolat à l'activité salariée
Le bénévolat peut être un tremplin vers une activité professionnelle pour des personnes sans emploi. Il remplit une fonction formatrice et intégratrice en leur permettant :
- d'entretenir ou acquérir des compétences ;
- d'être inséré dans une communauté ;
- de se sentir utile.
Toutes les associations, quel que soit leur domaine d'activité et les objectifs poursuivis, apportent cette dimension sociale et économique mais ce sont les associations d'insertion qui ont pour mission première de répondre à ces besoins. Les assocaitions sont aussi devenues l'un des lieux privilégiés d'accueil des contrats emploi solidarité (CES) et des emplois jeunes.
L'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) et l'UNEDIC ont clairement reconnu l'intérêt d'une activité bénévole pour des personnes recherchant un emploi, en acceptant qu'un chômeur puisse être bénévole et percevoir ses indemnités à la double condition : que l'activité du bénévole ne se substitue pas à celle d'un salarié, que le bénévole reste disponible pour une recherche active d'emploi.
L'action de bénévoles a conduit à reconnaître des droits et des besoins qui n'étaient pas jusque-là considérés comme tels. Le bénévolat a souvent joué un rôle de pionnier et a été un soutien non négligeable voire déterminant de l'innovation socio-économique. Les exemples classiques sont fournis par les infirmières, les pompiers, les bibliothécaires qui étaient autrefois bénévoles. De nombreux métiers ont ainsi commencé sur des bases bénévoles.
Aujourd'hui les services de proximité (accueil de jeunes enfants, soins et aides aux personnes âgées, soins aux personnes handicapées, services ménagers ou restauration à domicile...) sont un secteur où l'on voit de nombreuses activités bénévoles se transformer en emplois rénumérés.
Pour en savoir plus
- Intervention de l'iriv auprès du réseau France Initiative qui encourage le bénévolat des salariés, en particulier pour l'accompagnement professionnel et la création d'entreprise.
- Bénévolat et volontariat en France et dans le monde, La Documentation française, Paris, 2003
- Quel statut pour le bénévole/volontaire?", IRIV, Paris, 1998
- "Bénévolat/volontariat et emploi : concurrence ou complémentarité ?", IRIV, Paris, 1999
- "Tableaux de l'économie française", INSEE, Paris, 1998
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